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Publié le

19/5/2025

Photovoltaïque : Pourquoi les Français changent de cap vers l’autoconsommation

Publié le

19/5/2025

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Face à l’envolée des prix de l’électricité et à une sensibilité environnementale grandissante, de plus en plus de Français font le choix de l’autoconsommation solaire. Cette tendance s'impose comme une réponse pragmatique et durable, même si elle reste freinée par des barrières économiques non négligeables.

Une dynamique portée par l’autoproduction

L’énergie solaire, gratuite et inépuisable, attire chaque année davantage d’adeptes. Fin septembre 2024, on recensait plus de 611 000 installations photovoltaïques inférieures à 3 kWc raccordées au réseau, selon les chiffres du ministère de la Transition écologique. Parmi elles, 56,4 % relèvent de l’autoconsommation. Autrefois centrés sur la revente d’électricité, les foyers privilégient désormais l’usage direct de leur production pour alléger leur facture énergétique.

Un choix économique autant qu’écologique

D’après une étude Odoxa menée en mai 2024, 90 % des Français ont une opinion favorable du solaire, et 59 % envisagent d’en équiper leur habitation. Ce positionnement repose sur un calcul économique avantageux : alors que le coût de l’électricité fournie avoisine aujourd’hui 25 centimes d’euros par kWh, l’Ademe évalue celui du photovoltaïque entre 13 et 19 centimes pour une installation domestique de 3 à 9 kWc. La différence est significative pour les foyers en quête de sobriété énergétique.

Une mutation des usages en une décennie

Selon une enquête de l’UFC-Que Choisir (janvier 2025), les premières installations, antérieures à 2015, visaient prioritairement la revente, à des tarifs garantis dépassant 60 centimes par kWh, permettant de générer jusqu’à 1 200 € par an. Aujourd’hui, le contexte est tout autre : avec un prix de rachat de seulement 0,10 €/kWh pour les petites installations fin 2024, la revente totale a perdu de son attrait.

Entre 2019 et 2022, les nouveaux utilisateurs se sont tournés vers l’autoconsommation. Résultat : des économies moyennes de 500 € par an sur la facture d’électricité, complétées par 200 € issus de la vente du surplus. En tout, un gain annuel de 700 €. Même si la rémunération du surplus reste intéressante (0,13 €/kWh pour moins de 9 kWc), l’objectif est clair : maximiser l’usage direct de l’électricité produite. D’autant que depuis mars 2025, un nouvel arrêté tarifaire a réduit le tarif de rachat du surplus à 0,04 €/kWh, renforçant la logique de consommation locale.

Un investissement toujours dissuasif

Malgré ses avantages, le photovoltaïque reste financièrement inaccessible pour beaucoup. Une installation de 3 kWc posée en surimposition par un professionnel coûte en moyenne 10 500 €, selon l’UFC-Que Choisir. Il faut donc patienter une quinzaine d’années pour rentabiliser l’investissement. Des alternatives existent avec les kits « plug and play » à installer soi-même, mais les économies en sont également réduites.

Ce frein économique est largement partagé : 91 % des répondants à l’enquête Odoxa considèrent l’investissement trop élevé, et 88 % réclament une hausse des aides publiques. 

Des aides insuffisantes face à la demande

À ce jour, les panneaux photovoltaïques ne sont pas éligibles à MaPrimeRénov’ ni aux primes énergie. Seuls subsistent quelques dispositifs : un taux de TVA réduit (10 %, puis 5,5 % à partir d’octobre 2025 pour les installations certifiées RGE), une prime à l’autoconsommation différée (80 €/kWc jusqu’à 9 kWc au 1er avril 2025), ainsi que l’obligation de rachat de l’électricité non consommée. Certaines régions proposent aussi des aides spécifiques, mais elles restent limitées et disparates.

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